Levez-vous, "forçats de l'info" ! Le Djinn est sorti de sa lampe...

Publié le par Maude ML


Il s'est passé quelque chose dans la petite sphère du journalisme web. Ou plutôt, il se passe quelque chose depuis quelques années, et voilà enfin que le monde semble en prendre conscience. Le Monde ? Oui, c'est cela, c'est dans ce journal, Le Monde, que le journaliste Xavier Ternisien, un nom qui m'était jusqu'alors inconnu, a initié une petite révolution. Un simple article de presse écrite, diffusé aussi sur le web, comme des centaines de journalistes en écrivent chaque jour.
Mais celui-ci a retenu l'attention de la communauté. Il a secoué les réseaux sociaux, fait réagir les blogueurs, lancé un débat. Car il a donné un nouveau nom d'oiseau, "les forçats de l'info",aux journalistes du web, et raconté comment ceux-ci travaillent et vivent leur métier. Mais je ne vais pas raconter ce dont parle l'article : le mieux, si vous ne l'avez pas déjà lu, c'est encore d'aller le consulter à la source.

Le fait est que j'aurais bien pu manquer ça. Le 25 mai, date de parution de l'article, j'étais en stage, je me préparais à ma première pige en télévision... je travaillais beaucoup. Professionnellement parlant, il m'arrive beaucoup de choses en ce moment - ce qui s'est traduit par un vide quasi intersidéral sur ce blog ces derniers temps, veuillez m'en excuser.
Donc, j'aurais bien pu manquer ça. Mais une réaction en chaîne s'est produite. Et quinze jours après la publication de cet article, on en parle encore sur les réseaux. Les derniers articles de Xavier Ternisien sont guettés par tout le gotha web-journalistique présent sur les réseaux sociaux. "Il y a un nouvel article de Ternisien dans Le Monde d'aujourd'hui, je vais l'acheter, je le veux en version papier !!!" lisais-je hier dans mon flux Twitter.

Mais au milieu de toute cette agitation, une initiative en particulier a retenu mon attention : Le Djinn, association pour le Développement du Journalisme, de l’Information et de l’Innovation Numérique.
Peut-être parce que je connais Sylvain Lapoix, le journaliste qui en est à l'origine - j'ai travaillé à ses côtés lorsque j'étais en stage à Marianne2.fr. Surtout parce que nous partageons des idées communes au sujet du "journalisme numérique", comme il se plaît à l'appeler. Et parce que j'en ai beaucoup appris à ce sujet en le côtoyant, et en discutant avec lui.

Toujours est-il que cette association naissante mérite, selon moi, que l'on s'y intéresse. C'est indiscutable : Internet a dépassé le stade du support, il a modifié et modifie encore les pratiques du journalisme. Il est impossible aujourd'hui de l'ignorer ou de vouloir faire du journalisme sans prendre en compte cette dimension nouvelle. Aujourd'hui, le Djinn veut réfléchir à ces pratiques, à ces évolutions, pour avancer, réfléchir au web d’information, promouvoir ses spécificités et défendre ceux qui le font. Ca tombe bien, le journalisme en a besoin.


Pour aller plus loin
- On peut suivre les tribulation de Xavier Ternisien via son Twitter
- Le blog du Djinn pour tout savoir sur l'association et aussi son Twitter
- Sur Eco 89 : Après l'article du Monde, les "forçats du Net" se rebellent
- Sur le Figaro-blog "Suivez le geek" : Des forçats, des Pakistanais, des geeks blafards et autres considérations professionnelles
- La réflexion intéressante de Misspress, elle aussi étudiante journaliste : Est-ce que je suis un(e) forçat de l'info ?
- Les vraies questions, selon Benoît Raphaël, du Post
- Et pour ses nouveaux fans, le dernier article de Xavier Ternisien, qui s'est rendu compte de la puissance de Twitter après que son nom a été cité plus d'une centaine de fois ;-) Le réseau Twitter émerge comme source d'information pour les médias



Quand "les Forçats de l'info" s'éveillent - Best of @si
Xavier Ternisien invité d' @rrêt sur images (extrait)

Publié dans Médias

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C
Passionnant...je reviendrai...Nouvel arrivant au sein de votre communauté, je viendrai peu à peu apprendre à vous connaître et à découvrir vos blogs.Pour l'heure, je vous invite à découvrir " ECLATS DE VIVRE " les chroniques de COOKI le chat chroniqueur malicieux, les lettres à...déstinées aux gens que j'aime et à ceux avec lesquels j'ai sans doute moins d'atomes crochus; et mes chroniques, sorte de réflexion à propos de tout, de tous et de rien...A TRES BIENTOT...
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A
Bonjour !<br />  <br /> Je suis le créateur et modérateur de la communauté « Pour un monde meilleur » à laquelle vous vous êtes inscrit(e). Je lance, pour débuter l’été, un concours qui vise à mettre en avant les meilleurs articles que les blogueurs qui la composent ont rédigé pour en promouvoir les objectifs. <br />   <br /> Je vous les rappelle : « Réagir à l'actualité internationale et européenne, débattre de l'immigration, des droits de l'homme, de la paix et de la démocratie dans le monde ». J’appelle donc chacun des blogueurs participants à me soumettre au maximum trois articles traitant de l’actualité et répondant aux critères précédents. <br />   <br /> Il n’est pas trop tard pour vous. Vous pouvez rédiger un article dans les prochains jours et m’envoyer, par mail (à cette adresse : aureli1.royer@gmail.com), le lien y renvoyant avant le dimanche 5 juillet. Si vous souhaitez participer à ce concours, je vous demande d’agir donc rapidement.<br />  <br /> Ce concours débutera le mardi 7 juillet, les lecteurs de nos blogs étant appelés à m’envoyer, par mail également, leur classement des meilleurs articles parmi une sélection que j’aurais moi-même effectué. Au final, il aboutira à un « top 5 » des meilleurs articles de la communauté, qui seront mis en avant sur sa page d’accueil. <br />   <br /> Je reste à votre disposition pour toute question. Merci de votre participation et bonne fin de journée, <br /> Aurélien Royer (blog Jes6: jes6.over-blog.com).
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A
"Autrefois, les étudiants en journalisme rêvaient tous d'aller à Libération, résume Sylvain Lapoix. Aujourd'hui, ils veulent entrer à Rue89. Je connais une vingtaine d'intellos précaires qui sont prêts à filer un article gratuit à Rue89 rien que pour avoir leur nom sur l'écran et le faire buzzer..."Et Rue89 n'a aucune raison de se priver de cette main d'oeuvre, puisque ça fonctionne ! La pierre n'est pas à jeter que du côté des employeurs, mais aussi du côté de ceux qui se laissent séduire par leur nom sur un site, alors qu'ils sont des professionnels et non plus des étudiants.Rue89 fonctionne avec énormément de bénévolat, mais tant que les journalistes l'accepteront, le site aura bien raison d'en profiter. Ce sont ces journalistes qui sont à blâmer : non seulement ils scient la branche sur laquelle ils sont assis, mais en plus, ils n'encouragent pas la rémunération décente de leurs petits camarades, alors qu'ils devraient l'exiger pour leur travail de journaliste.Le web ne paie pas et n'offre généralement pas les droits liés à la convention des journalistes, puisqu'il n'emploie généralement pas sous cette convention. Malgré ça, on persiste à se faire embaucher sans exgiger un statut de journaliste, parce que "c'est trop bien" d'avoir son nom sur tel ou tel site d'info. "C'est trop bien" d'être payé une misère pour travailler dans des conditions déplorables et ne pas avoir le temps de faire correctement son boulot ?!?Les écoles de journalisme devraient peut-être parler du web à leurs étudiants. Le font-elles, Maude, vous qui en sortez ? Vous dépeignent-elles le web tel qu'il est ou en font-elles le nouvel eldorado des journalisyes ? Vous encouragent-elles à vous faire exploiter de cette façon, sous prétexte que vous êtes débutants et que vous avez la vie devant vous, que l'avenir de notre métier est là et qu'il faut être patient ?N'oubliez pas qu'il faut vivre, manger, payer ses factures. N'oubliez pas non plus qu'il n'est pas plus dangereux pour l'information qu'un journaliste mal rémunéré, ainsi tenté par le travail baclé ou la communication qui peut être dans son intérêt... N'oubliez pas de défendre votre droit à être embauché sous la convention des journalistes.
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[
Il est vrai que les lignes bougent et que les gens se parlent. Je ne sais pas si je pourrai venir à l'appel du 18 juin du Djiin, mais ça promet d'être passionnant.Hier soir les négriers se sont réunis, les forçats eux restent de toute façon devant leur écran ;-)A suivre !
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