Deux journalistes qui enquêtaient sur Kouchner arrêtés au Gabon

Publié le par Maude ML

LIBREVILLE (AFP) — Deux journalistes de l'agence audiovisuelle Capa, un Français et un Suisse, ont été interpellés mardi à Libreville pour y avoir mené "des activités journalistiques" alors qu'ils étaient entrés au Gabon comme touristes, a rapporté la télévision publique.
"Il s'agit de Pierre Johan Morel, de nationalité française, journaliste, et de Olivier Pronthus, de nationalité suisse, caméraman", a précisé la première chaîne de la Radio-télévision gabonaise, la RTG1.

Jointe par l'AFP, une source officielle gabonaise a confirmé l'interpellation de deux journalistes de l'agence Capa, sans donner plus de détails. Elle a cependant indiqué que les informations de la RTG1 "seraient vraies".
Selon la télévision, les deux journalistes "ont été interpellés aujourd'hui (mardi) par la Police de l'air et des frontières" alors qu'ils tentaient de quitter le Gabon après y avoir travaillé en qualité de journalistes.
La date de leur arrivée au Gabon et la durée de leur séjour n'ont pas été précisées.

"Interrogés sur la fausseté de leur identité ou de leur qualité, ils ont dit séjourner dans le cadre d'une enquête sur l'affaire Kouchner", du nom du chef de la diplomatie française Bernard Kouchner, a ajouté la télévision.
M. Kouchner a été mis en cause dans un livre écrit par le Français Pierre Péan dans une affaire de factures dues par le Gabon à des sociétés de conseil qui seraient liées au ministre, évoquant un conflit d'intérêt. Il a rejeté ces allégations et assuré avoir agi "en toute transparence et en toute légalité".
Le président pour l'Afrique centrale de l'Union internationale de la presse francophone (UIPF), Jean-Pascal Ndong, a exprimé à l'antenne de la RTG1 son "indignation" devant ce qu'il a dénoncé comme une "usurpation de qualité" des deux journalistes interpellés mardi.
"Ces deux pseudo-touristes avaient déjà, selon les informations qui me sont parvenues, demandé des visas pour venir au Gabon en qualité de journalistes. Ils avaient énoncé un certain nombre de thèmes" de reportages, incluant "l'affaire Kouchner", a expliqué M. Ndong.
"Il se trouve que ces visas avaient été refusés. Donc, ils ont contourné l'administration de la chancellerie du Gabon (à Paris), en se présentant à nouveau comme touristes" obtenant ainsi le titre de séjour, a-t-il ajouté.
Les deux hommes sont "entrés au Gabon" où ils se sont "adonnés à la pratique des activités journalistiques", a-t-il poursuivi, leur prêtant des intentions de nuire.
Pour M. Ndong, "lorsque vous n'avez rien à cacher, vous n'avez pas à vous entourer d'artifice pour faire votre métier. (...) L'administration a été contournée, il y a eu usurpation de qualité, c'est un acte de mépris vis-à-vis de nos institutions, de nos autorités, de notre pays".


Dépêche AFP ; Photo : Olivier Ponthus, sur son profil public de Facebook.


Un groupe de soutien à Olivier Ponthus a été créé sur Facebook par Guillaume Jobin, administrateur délégué de l'ESJ Paris. Il indique que le journaliste Olivier Ponthus, JRI chez Capa, est également un intervenant de l'ESJ de Paris et diplômé de l'ESJ Lille.

Autre détail, sans doute d'importance dans cette affaire : le 27 janvier dernier, Julien Kouchner, le fils du ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner, a été nommé directeur général délégué du groupe de production audiovisuelle Capa... (source : Le Monde)


Pour aller plus loin :

- L'article de Gabonews.ga, site internet Gabonais, qui donne largement la parole à
Jean-Pascal Ndong, le président pour l'Afrique centrale de l'Union internationale de la presse francophone (UIPF).

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A
Mais non tout va bien, les rapports entre Kouchner, la France et le Gabon ne sont pas du tout problématiques. Une petite question à l'Assemblée et on oublier vite les petites factures du Franch Doctor Follamour... Itw d'un universitaire gabonais il y a déjà plus d'un mois... http://antoninsabot.over-blog.com/article-26952948-6.html#anchorComment
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