Journalisme : faut-il choisir l'école ou la formation "sur le tas" ?

Les journalistes ayant été formés sur le tas ne sont pas rares. Dans chaque rédaction où j'ai travaillé, il y avait au moins un journaliste qui n'avait pas fréquenté d'école de journalisme. "Quand j'ai commencé, ce n'était pas nécessaire... on ne nous demandait pas d'être aussi diplômés que vous", m'ont confié plusieurs de ces journalistes en poste. Et il est vrai qu'en 1999, seuls 12 % des journalistes français titulaires de la carte de presse (soit 3 810 journalistes) étaient diplômés d'une école reconnue (1).
Nouvelles tendances
Certains défendent d'ailleurs encore cette idée du journalisme accessible à tous. Mais aujourd'hui, la donne n'est plus tout à fait la même. Si la majeure partie des journalistes ne sort toujours pas des écoles reconnues, les employeurs sont de plus en plus exigeants. Les offres proposées en journalisme s'adressent à des diplômés de niveau bac+2 minimum, si possible issus d'une école de journalisme reconnue, ayant déjà de l'expérience, et qui sont polyvalents et efficaces... les temps sont donc très durs pour les autodidactes.
Dans une certaine mesure, les stages programmés en formation initiale s'approchent beaucoup d'une formation "sur le tas". Parachutés dans un univers qu'ils connaissent peu ou pas du tout, les stagiaires apprennent souvent beaucoup de ces expériences. "Le stage reste de loin la période de l'année la plus enrichissante", avoue un ancien élève d'une école de journalisme. "Mais je pense que malheureusement le passage par une école reconnue est quasi inévitable pour une intégration plus rapide... ce "sésame" permet-il d'éviter la précarité? Ça c'est autre chose..."
Indispensables stages
Car il faut avouer que tous les magazines-écoles et toutes les simulations pédagogiques, aussi bonnes et complètes soient-elles, ne remplaceront jamais le stress d'un véritable bouclage, la pression d'un rédac' chef de mauvaise humeur, le plaisir d'un travail en équipe bien fait, et la récompense du produit fini, journal papier, audio, visuel ou numérique, mis à la disposition du lecteur, auditeur, téléspectateur, internaute. Peut-être la bonne solution est-elle donc ce que proposent la plupart des écoles, c'est à dire l'alliance des deux : une formation théorique d'une part et un apprentissage sur le tas d'autre part, afin de mettre toutes les chances de son côté.
Lecture parallèle :
Un article complet sur le même thème, intitulé Quelle école de journalisme choisir ? publié sur le site collectif d'information eview1.com.
(1) Institut Français de Presse, avec la collaboration de la Commission de la Carte d'Identité Professionnelle des Journalistes.